AMAPienne et RMIste
Je reçois ce matin un coup de fil qui me tire du lit. Une dame souhaite des éclaircissements sur l'AMAP que je préside , dans la banlieue de Rouen (76). Je les lui donne et perçois un épanouissement dans la voix de on interlocutrice après coup. Je lui fais part de mon étonnement. Et celle-ci de me déclarer, tout de go : « Je suis végétarienne - donc très consommatrice de maraîchage - et RMIste. Alors le coût mensuel de 48 euros que vous m'indiquez reste très inférieur à celui qui est le mien actuellement : 80 euros par mois et qui grève passablement mon budget. »
Elle poursuit son explication en me disant qu'elle se fournit actuellement dans des magasins bio rouennais. Du coup, tout s'éclaire. Ceux-ci, fatalement, prennent leur bénéfice sur ce qu'ils vendent. De plus, celui de son choix est situé en plein centre-ville de Rouen (capitale régionale) avec tous les désagrément que cela suppose comme le parcomètre. Alors, même compte-tenu du trajet qu'elle devra effectuer pour venir s'approvisionner chez nous - 10 kms - , elle y trouvera quand même son compte. Dans tous les sens du terme.
La morale de cette histoire ? Que le bio, soi-disant « cher » est avant tout un choix de consommation. Le coût ne fait rien à l'affaire.
Ça me rappelle un article conservé pieusement : « Pourquoi le bio est moins cher ? », repris largement par la galaxie écologique sur Internet. Son auteur ruine l'idée reçue qui veut que le bio soit cher. Cette argumentation est aussi reprise en tout ou partie par Lylian le Goff dans son « Manger bio, c'est pas du luxe ». Sans faire un vulgaire copié-collé de ces écrits, l'argument principal à souligner est de dire que, à quantité égale, le bio est bien plus nourrissant que le chimique conventionnel. Donc, on en consomme moins. La (très) relative chéreté du bio est donc tout de suite contre-balancée sans parler du bénéfice premier de la chose : sa pureté.
Le système AMAP privilégiant le circuit court de distribution, l'empreinte écologique y gagne tout autant. Je reparlerai dans un prochain billet de la communauté AMAP.
Gérard M.