Les stars - un produit en publicité ?

Publié le par Clemence

Parmi mes (nombreux!) défauts, il y en a un qui me suit depuis plusieurs années.
La presse people.
J'adore lire la presse people.

Je sais c'est idiot.
Je sais c'est immature.
Je sais c'est pathétique.
Je sais tout ça ce sont des histoires, des contes modernes.
Je le sais. On me l' a assez dit.
Répété. Rerépété.


On m'a donné tous les arguments possibles :
- Tu aimerais toi qu'on fouille dans ta vie privée ?!!
- Attends, les journalistes inventent tout, tout est faux, autant croire au Père-Noël tant qu'on y est
- Attends (version 2) les journalistes et les stars sont de mèche pour faire les articles
- Lis plutôt le Nouvel Obs, c'est + intéressant et ça te durera + que 5 arrêts de métro
- C'est du fait divers, ni + ni -, c'est étonnant qu'une jeune fille aussi intelligente que toi se laisse aller à ce genre de lecture (là c'est mon papa).

Bref j'en ai entendu des arguments.
J'en ai entendu mais j'ai continué d'acheter la presse people.
J'ai même fait un Mémoire dessus en maîtrise, moyennant quoi je me suis offert une année de lecture de Voici  à la Bibliothèque Nationale de France...

Et en arrivant aux Etats-Unis, devinez ce que j'ai acheté comme magazine : People, of course...
Non mais c'est pour voir-comment-est-perçu-Obama, dit-elle pour se justifier.
Bref je pensais que ce défaut, du moins ce petit plaisir, ne partirait jamais.
Et d'ailleurs, je ne voulais pas vraiment m'en défaire.

Et puis un livre, Après, Fred Chichin est mort de Pascale Clark et un passage sur les stars (p177):
"De célèbres paires cassaient, on comptait les dommages.
Et aussi les intérêts.
Dans le malheur, les people devenaient moins prêteurs.
Leur vie privée se payait cash au tribunal, acheter un magazine à potins revenait à financer leur divorce.
La rupture au marché noir"
.
Ce qui m'a fait réagir, ce n'est pas tant ce que dit Pascale Clark.
C'est plutôt ce à quoi ça m'a fait pensé.

De même qu'un objet, une star est un produit.
Elle a un prix, une côte, une popularité.
Pour maintenir - voire faire monter - cette popularité et les cachets à venir, la star doit se publiciser.
Pour maintenir cette côte et pouvoir en tirer partie, les maisons de disques, d'édition, producteurs, distributeurs,...  doivent faire parler de la star.
D'ailleurs, c'est comme cela qu'est née la notion de star.
Dans les années 50, les producteurs de film d'Hollywood ont demandé aux journalistes de faire des articles sur les acteurs et actrices. En poussant les comédiens en avant, en les faisant exister au-delà de l'écran, dans leur vie et leur singularité, cela permettait ensuite d'attirer les spectateurs sur un nom - celui des acteurs - et non plus uniquement sur une histoire. (cf Les Stars, d'Edgar Morin).

Donc même démarche que pour un produit, + on voit une star, + son coût et les bénéfices qu'elle peut susciter augmentent .
Tout cela pour dire que les pages de la presse people sont au final des pages de publicité destinées à promouvoir une star et l'argent qu'elle est susceptible d'engranger.
Une sorte de produit en publicité.
Voilà donc qui devrait me calmer... et me donner un autre regard sur la presse people.

Hummm publicité publicité, où ne t'es tu pas encore cachée?


Clémence


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J
J'ai le même problème, mais avec les journaux... Oui les sites du Monde, de Libé et de Courrier International sont bien faits... Mais j'aime l'odeur du papier, et ce petit moment de bonheur avec le café pas très locavore du matin... Alors j'ai beau être très motivée pour réduire au maximum mes achats de neuf, les journaux je n'y arrive pas. Aussi plutôt que de me miner, j'ai fait un compromis avec moi même : je consulte les sites la semaine, et le samedi, j'achète les éditions du week-end en partant du marché et je prépare une bonne brioche. Courrier Int. je ne l'achète que si le dossier principal m'intéresse, sinon je le prend à la bibliothèque. Et le dimanche matin, je prends mes journaux, je me fais un thermos de café, je coupe quelques tranches de brioche et je m'installe pour 2 bonnes heures de plaisir...
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L
Bonjour,<br /> <br /> Après une visite agréble sur votre blog je vous invite à venir vor le mien<br /> <br /> Bonne continuation<br /> Nicolas
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H
J'aime bien lire la presse people chez le dentiste ou celle trouvée dans les trains... Entre deux bouquins, c'est ce que j'appelle le "chewing-gum de la tête", pas besoin de réfléchir, ça passe tout seul... Mais pas question pour moi d'en acheter, j'avais trop honte! <br /> Il n'y a pas si longtemps, j'ai eu 40 ans, et là, je me suis dit "maintenant, tu es grande, tu assumes tes choix!" et donc pour la 1ère fois, je me suis acheté un journal du genre Voici. <br /> Je pense que c'est parce que je l'ai payé que jai trouvé complètement ridicule de lire des articles sur des gens que je ne connaissais même pas (quand on n'est pas branché et qu'on n'a pas la télé, forcément... les people on ne les connait pas!) Et du coup, le fait de l'avoir acheté une fois et d'assumer, ça m'est complètement passé... <br /> En ce moment, je suis au milieu de "Effondrement" de Jared Diamond, et je viens de commencer "Comment les riches détruisent la planète" d'Hervé Kempf. Je vous les conseille tous les 2, même si c'est pas du chewing-gum!
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E
je suis accro aux magazines féminins: ELLE, cosmopolitain et c'est ce qui me manque le plus durant ma période sans shopping, même si je sais que ce ne sont que des catalogues de modes accomodés de quelques courts articles...
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E
Mon mari adorait la presse people, bon de temps en temps quand il était en vacances ou malade et puis un jour, j'ai pris un abonnement à Télérama, il était contre au départ, parce qu'on n'y parlait pas du tout des stars, c'était trop sérieux pour lui. Depuis que je m'intéresse à la décroissance, je lui ai demandé s'il était d'accord pour arrêter cet abonnement : "ça va pas non, j'y suis habitué maintenant !" voilà j'ai réussi à le désintoxiquer !
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